Après une belle journée de route, ponctuée d’arrêts cafés/brochettes, nous arrivons en milieu d’après-midi dans la ville de Fès. Nous sommes tous d’accord sur un point, retrouver le trafic, le bruit et l’animation aux abords d’une grosse ville, ne nous enchante guère. Fafa est en tête, nous avions envisagé un hébergement mais dans la vieille ville, donc sans savoir si nous pouvions y stationner sereinement.
Un mec en scooter nous aborde à un feu, pour nous amener vers un hébergement avec stationnement, bien placé et de qualité (nous dit-il). Allant à l’encontre de tous les conseils avisés des multiples guides existants sur la destination, nous décidons de suivre le jeune homme et de voir ce qu’il a à nous proposer. L’hôtel est effectivement sympa, avec un stationnement sécurisé, un peu haut de gamme donc nous négocions le tarif, on visite, et un peu par flemme et par confort, on décide d’y rester.
Pour plusieurs raisons, cela aura été loin d’être le meilleur plan de notre séjour. Un accueil assez limite (nous comprendrons plus tard que c’est lié à la commission prise par le rabatteur, et une expérience avec un client de ce même rabatteur parti sans payer). De fait, nous sommes un peu traités comme des voleurs. Au cours de notre séjour, il n’y a pas eu d’eau chaude pour tout le monde (pour le standing, c’est franchement regrettable) et le petit déj’ était moyen pour un tarif trop élevé. Dommage de créer de la déception pour ce genre de détail.
La ville en elle même est très chouette, nous passons deux jours à nous perdre dans les dédales de petites rues, à siroter des jus frais, des cafés et thés à la menthe et à s’imprégner de cette ambiance si particulière. C’est agréable aussi de faire un petit break moto, il faut bien l’avouer 🙂
La curiosité de Steph’ nous fait prendre des détours et nous permet de faire des rencontres d’artisans. Nous découvrons aussi les tanneries, avec les conditions de travail et les odeurs qui vont avec. C’est très beau, c’est très visuel, mais ça ne fait pas franchement rêver comme boulot, et il faut l’admettre aussi, ça sent un peu la charogne !
Après cette petite pause citadine, nous reprenons la route à destination de la côte Est, à travers la région du Rif, qui est réputée pour ses champs de cannabis à ciel ouvert, no complexes et ses montagnes sauvages . Nous passons une journée de route assez étrange, l’ambiance ressentie est quand même assez particulière. Entre les paysages sublimes (encore eux !), les gamins qui te lancent des cailloux ou qui te font des jolis doigts d’honneur (alors que jusqu’ici on avait plutôt le droit à des coucous), les gens bizarres qui te proposent des boulettes au bord de la route, et le déjeuner le plus épique que nous ayons eu sur l’ensemble du séjour, cette journée restera comme étant très « space ».
Nous arrivons en fin d’après-midi à El Jebha, sur une petite ville côtière. La route d’approche, entre les montagnes et la descente sur la côte était assez surnaturelle. La journée bizarre, une météo un peu couverte. J’ai du confirmer auprès de Fabien dans l’intercom qu’il s’agissait bien de la mer que l’on voyait ! La ligne d’horizon entre la mer et le ciel était fusionnée, j’avais l’impression d’être dans l’espace …
Ground control to Major Tom 😀 La journée « Space », je vous dis…
Arrivés sur l’hôtel que GG avait testé il y a 5 ans, il se rend compte que tout à bien changé dans ce petit port de pêche. L’ambiance n’a plus rien à voir avec ce qu’elle était avant. Pour ma part, je me sens hyper mal à l’aise. Encore plus que dans les villes/villages précédents, je ne vois quasiment aucune femme, et surtout le regard des hommes/jeunes hommes (dont beaucoup qui zonent) n’est franchement pas agréable, voir presque hostile. Gloups. Heureusement, les chambres sont confortables, la vue est belle et le cadre naturel est beau, ça équilibre un peu.
Nous rencontrons à l’auberge, un groupe de quatre potes motards arrivés la veille, avec des destinations différentes selon leurs plannings. Retour en France, vacances au Maroc, ou direction l’Afrique du Sud, nous passons une bonne partie de la soirée à discuter ensemble, ça détend ! Les pauvres ont enchaîné les plans foireux sur leur trajet, et pour finir, ils se sont fait piquer leurs affaires dans leur chambre d’hôtel la nuit d’avant ! Autant vous dire que ça ne nous rassure pas du tout sur l’ambiance de cette petite ville, mais nous réalisons aussi à quel point nous avons eu de la chance sur notre séjour : pas de pannes, pas de vol, pas d’accident… On relativise 😉
Après une nuit un peu pesante, nous faisons nos aurevoirs avec les collègues motards, et chacun reprend sa route. Pour nous aujourd’hui, ça sera direction Chefchaouen, la ville bleue. On se rapproche de la fin de notre périple, et on remonte au Nord progressivement.
La journée se fera au début sous la flotte, et au frais, altitude oblige ! Heureusement pour nous, le ciel se dégage un peu et le soleil vient éclairer les paysages verdoyants magnifiques. Je trouve que les photos de cette journée ne rendent pas honneur aux souvenirs et aux ressentis que j’ai pu avoir sur la route. Dommage ! Mais souvent les souvenirs sont plus vifs dans la tête qu’à travers un objectif, c’est simplement qu’il y en a moins, et qu’il faut le choisir avec attention.
A part un vent un peu violent par moments, et le soleil qui joue à cache-cache, la journée de route se passe bien, et nous arrivons sur Chefchaouen sous le soleil. Nous avons ciblé une chambre d’hôte qui a l’air bien sympa sur le routard, et comme c’est notre dernière nuit avant de reprendre le ferry, on se fait plaisir ! C’est tout mignon, l’accueil est très sympa, donc on laisse tout sur place, on Steph négocie le forfait gardiennage des motos, et on part à la découverte de cette jolie ville à flanc de montagne.
A Chefchaouen et pour notre dernière étape, nous aurons : très bien mangé, profité de toutes les nuances de bleu à la tombée du jour une fois toutes les boutiques remballées, découvert que Fafa avait une bonne tête de client drogué, vu nos premières neiges, et été bercés par le doux (et long, trèèèès long, et à 4h du mat’ bien sur) chant du muezzin de la mosquée juste à côté de notre chambre. Un belle découverte, et une note de fin idéale…. Sauf la pluie.
Nous voulions prendre notre temps pour remonter sur Tanger Med, puisque le bateau ne part qu’à 22h. Mais il pleut toute la nuit, sans discontinuer, et au réveil, c’est un peu la déprime. On a même de la neige 200 mètres plus haut, sur la montagne. On charge les motos sous une pluie bien dense, et on s’en va faire le plein de bonnes pâtisseries découvertes la veille, chez Aziz. Et oui, déjà, ça remonte un peu le moral, et il faut bien tenir les deux jours de bateau. On connaît la gastronomie GNV maintenant…
Heureusement pour nous, le temps a l’air de se calmer un peu, et on passera le reste de la journée entre soleil et tempête. Un météo hyper changeante et un peu surréaliste pour notre dernier dîner. Et nous revoilà pour 2 nuits dans le bateau, destination la France !
A bord, on retrouve des copains motards de l’aller, on fait le tri des photos, on regarde, on commente, on débrief, on se repose. Et surtout, on reste dans les cabines, allongés et sans faire les malins…. c’est la tempêtator dehors ! Et vas-y que ça souffle, et vas-y que ça roule et ça tangue, estomacs sensibles, s’abstenir !
Avec tout ça, on se retrouve à prendre un bon 4-5 h de retard, mais on finit par arriver, entiers et bécanes intactes. Il fait moche et froid alors on décide de prendre l’autoroute. Le rythme est bon mais faut avouer qu’on se fait bien bien chier. On arrive quand même de nuit, alors les petites routes et prendre son temps, c’était moyen une option. On est tous bien contents de trouver la cheminée, l’apéro et un bon dîner en arrivant ! Merci Karine 🙂
Le lendemain, après une bonne nuit de repos, on repart direction Chez Marcel. Nous faisons un crochet vers Montpezat pour aller voir de la famille, mais qui se trouve être en vacances en Espagne, autant pour la surprise ! On se retrouve le soir pour un dîner du Limousin à quatre, et on finit notre remontée à deux en faisant du tourisme de mémoire à Oradour-sur-Glane puis sur les bords de Loire, des souvenirs de déserts et de montagnes pleins la tête.
Bonjour à vous un grand merci d’avoir partagé cette belle aventure nous étions d’autant plus intéressés qu’elle nous a rappelé notre périple de 1976!!! souvenirs…. souvenirs …. des paysages toujours aussi beaux ,des rencontres plus ou moins sympathiques et le désert…..fascinant….Bravo….une expédition réussie ? on est heureux pour vous ……un avant goût d’un futur projet ????? Au plaisir de vous lire BISOUS
Coucou! Ravie que le compte rendu vous rappelle de bons souvenirs ! Et oui, un grand départ approche, à l’Est toute et retour par l’Ouest, on vous en raconte un peu plus bientôt 🙂
Bisous too