C’est donc toujours en direction du sud et à dorer au soleil, enfin, que nous descendons vers le Colorado.
La bonne nouvelle, c’est qu’avec le retour des températures correctes, on peut reprendre notre rythme de camping avec plaisir. Et croyez bien que même si ça caille sec dès que le soleil disparaît, on s’en donne à cœur joie.
De Salt Lake City, nous allons donc à Moab. Les routes sont en compétition les unes avec les autres, à laquelle sera décerné le prix de la plus belle route des US ? Le choix est difficile, et on en prend encore plein les yeux, avec une palette de couleurs chaudes époustouflante. On apprécie aussi de nouveau les grandes étendues, les vastes plaines, et le sentiment de liberté qui va avec.
Ça me rappelle notre passage de 2015, nous avions déjà eu l’occasion d’y aller avec Fafa ! La ville en soit n’a pas vraiment d’intérêt, par contre, c’est la porte d’entrée de deux magnifiques parcs nationaux, Canyonland et Arches. C’est rouge, c’est vif, c’est brûlant, et surtout qu’est ce que c’est beau.
C’est à côté de Canyonland que nous camperons ce soir là. Quel ciel étoilé, quel spectacle …
Nous décidons cependant de continuer notre route à la découverte du Colorado, comme nous avions déjà en partie exploré des deux parcs en 2015, et que la neige est prévue d’ici une petite semaine. Nous avons l’hiver aux fesses, ne l’oublions pas !
Les prochains jours seront comme sur un petit nuage, entre les pistes, les petites routes, et les spots de camping sauvage de rêve, on se sent bien. Très bien même. Ça sera la bonne surprise de ce périple aux US, le Colorado a tellement à offrir, en dehors des sentiers battus. Un régal pour les motos et les pilotes. Le tout avec des couleurs automnales, bien sur. Un aperçu en images :
Un peu par hasard, on réalise un rêve de Fabien en allant sur la route de Pike Peaks, lieu célèbre d’une course de côte. Il l’a prise et reprise un nombre incalculable de fois dans le jeu de voiture Dirt Rally et il en connaît les moindres virages par cœur. Quand il a réalisé que nous étions à côté, c’était impossible de ne pas y aller !
Et quelle route, effectivement. Une montée de folie, qui fait battre le cœur un peu plus vite que prévu. Fabien tentera bien de rattraper le score de Sébastien Loeb, mais avec une Versys chargée et la circulation dans l’autre sens, c’était compliqué. Une fois arrivés à 4 302 mètres, on profite de la vue, mais tranquillement, sans se presser. L’altitude et le froid, malgré le soleil, se font quand même bien sentir et le souffle est court.
On redescend ensuite bien tranquillement en enchaînant les pauses photos et en profitant du beau ciel bleu.
Encore une belle nuit de camping sauvage et des supers routes secondaires qui vont bien, et nous arrivons à Boulder chez Laurent, un ami de Gégé qui nous avait emmené au Maroc.
Nous arrivons juste avant la tempête mais avons tout de même le temps de profiter d’une belle balade découverte lors du coucher de soleil, en direction de la microbrasserie locale où nous allons dîner. On ne perd pas de temps !
Nous resterons trois jours sur place, à recharger les batteries, à très bien manger, et à échanger avec Laurent sur la vie et le regard d’un français expatrié au pays de Trump. La pause était bienvenue, puisque nous sommes passés de 28 degrés à -8 en l’espace d’une nuit.
Au réveil, le lendemain de notre arrivée, c’est 10 centimètres de neige qui nous attendent. Quel contraste !
Nous repartons, bien reposés et bien repus, avec le retour du soleil.
C’est l’étape la moins drôle qui va commencer : avec le Colorado se termine le relief. Adieu montagnes, adieu spots de camping aux petits oignons et faciles à trouver.
Bonjour les vastes plaines, et bienvenue dans les si bien nommés « Fly-over States ». On aura ainsi au cours de cette traversée un petit aperçu de l’Amérique profonde. Avec ses élevages intensifs de bœufs qui puent la mort et ses pick-ups immatriculés « Eat Beef ! ». Avec la Bible Belt, ses églises partout et son positionnement anti-avortement affiché au visage de tous. A en croire les nombreux panneaux gigantesques sur les bords de la route, on ira de toute façon tous en enfer.
Bref, c’était pas super réjouissant comme traversée, beaucoup de petites villes en état de délabrement avancé, avec les églises et les Subways (fast-food) qui supportent le peu de population qui reste. On est en plein dans le cliché du gros pick-up qui tache et du drapeau américain surdimensionné qui flotte dans le ciel et sur toutes les maisons.
On en profite pour faire de grosses étapes et avancer, les nuits se feront en motels pas chers histoire de prendre une douche et de dormir après une grosse journée de route.
J’avais prévu un crochet vers les lacs Ozarks, sous l’influence d’une série qu’on avait vu, et puis ça avait l’air d’être un coin naturel bien sympathique sur la carte.
Ce fut une énorme déception, aucun espace pour se poser et profiter de la nature, tout est intégralement privatisé, les accès aux lacs sont compliqués, et surtout, il n’y a aucune réglementation sur les publicités. Malgré les routes agréables, c’est un enchaînement de panneaux immenses et criards pour de l’immobilier, des bateaux et autres jet-skis. Un pur cauchemar.
On s’en va de là aussi vite qu’on est arrivés et on croise les doigts pour retrouver le plus vite possible un peu de verdure et de calme pour pouvoir camper, et surtout le relief des Appalaches sur la côte Est. On se dégote avec soulagement un peu de forêt et un spot de camping sympa (avec les coyotes qui mettent l’ambiance sonore la nuit !).
Puis un motel pour s’abriter des litres de pluie qui tombent, puis un autre camping au bord de la rivière…. C’est après avoir traversé le Missouri et le Tennessee que nous passons en Caroline du Nord et retrouvons avec joie et bonheur des routes adaptées à nos envies et à notre mode de locomotion.
La route Tail of the Dragon dans les Great Smoky Mountains nous régalera de ses 318 virages sur 18 kilomètres. Celle-là est particulièrement réputée pour tous les motards du coin, évidemment, mais elle en cache aussi tant d’autres, toutes aussi belles et viroleuses.
La grosse banane dans les casques est immédiatement de retour.
On arrive bien crevés le soir et on campe avec tout plein d’autres passionnés de 2 roues, au Iron Horse Motorcycle Lodge. Encore une soirée de rencontres motardes autour d’un feu de camp et du fish & chips au dîner. On sera impressionnés par la variété des bécanes présentes sur place.
On attaque ensuite notre remontée vers le nord sur la Blue Ridge Parkway, une route scénique de quasiment 800 bornes dans les Blue Ridge Moutains. Avec l’automne à son pic, je ne vous raconte pas la magnificence des paysages et du cadre. Le tout sur des petites routes de montagne à virages multiples et avec des points de vue tous les 2 kilomètres.
Probablement plus sollicité que dans les vastes plaines, c’est ici que le câble d’embrayage de Newt a décidé de lâcher. Nous voilà donc en pause forcée pour deux nuits dans une motel à proximité de la route, à la recherche d’une solution pour pouvoir repartir rapidement.
Pas de regrets, le temps a tourné et il pleut pas mal. On est mieux ici que dans les montagnes sous la tente ou en off-road. Et faute de câble de Versys-300 disponible dans le coin, Fafa s’arrangera avec un kit de réparation universel. On aura eu du mal à le trouver, mais il nous aura bien dépanné ! On se sera fait un nouveau copain en route, et c’était l’occasion de fêter les 60 000 kilomètres d’Ulysse.
On repart sous la grisaille, mi-nuage, mi-soleil, et on retrouve notre route des crêtes jusqu’à chez Neil à Roanoke. Neil est un nouveau copain Facebook de la page Versys 300, qui s’est proposé de nous héberger sur la route ! La grande classe.
Accueil barbeuc’ aux petits oignons et le lendemain nous avons partagé un bout de route à 3 Versys 300 vers le nord.
Ensuite, on se prend la tempête du siècle, et on décide de quitter définitivement la route des crêtes. Quitte à être trempés, autant mettre un maximum de kilomètres derrière nous ! Bienvenue la flotte, l’autoroute et les camions.
A ce stade, les bottes ne sont plus étanches depuis un moment. Je vous épargne la description des mélanges d’odeurs dans la chambre !!
Heureusement, un rayon de soleil nous permettra de profiter de notre dernière nuit de camping en forêt avant de remonter dans le Vermont, cette fois-ci chez un autre nouveau copain Facebook de la page Versys 300, John.
Merci encore à John et Debbie pour leur accueil, dans leur petit coin de paradis en plein milieu de la forêt ! On reviendra avec plaisir et vous êtes les bienvenus en France.
Puis, dernière ligne droit jusqu’à la frontière USA/Canada et Montréal, chez Vincent et Aurélie !
L’état du Vermont et l’état de New-York sont super sympathiques à traverser. Absence de publicités, pleins de petites routes agréables, jolies maisons et surtout un magnifique et immense lac : le lac Champlain.
Après une petite pause bières et pizza à Burlington, nous repartons cap au nord jusqu’à la frontière. Le passage se fait en 5 minutes top chrono, Montréal nous voilà !
Vincent, le frangin de Fabien, nous attend patiemment sur le parking le plus sexy du monde pour des retrouvailles : chez Marcel ! Yeah
Petite photo souvenir et on prend l’autoroute pour notre lieu de « croutage » de prédilection au Canada : le canapé des vieux© dans le super quartier Verdun à Montréal.