British Colombia – Et on ira camper avec les ours

Après un repos bienvenu chez Sabine, il est temps pour nous de songer à reprendre la route en direction des rocheuses. L’idée est de passer environ 10 jours dans les montagnes, notamment dans le parc national de Jasper, avant de revenir sur Vancouver.

Mais pour cela il nous faut préparer un minimum l’itinéraire. La rencontre de Kevin, un ami de Sabine et motard chevronné, sera une chance bienvenue. Il passe pas mal de temps avec nous, la carte de la région dépliée sur la table, à entourer, tracer et marquer les routes, pistes et points d’intérêts potentiels.  Il connaît très bien la région et ça se voit. Au bout de quelques heures nous avons une boucle de 2 semaines mélangeant routes et pistes au milieu des rocheuses tracée sur la carte. Nous la transposons ensuite sur notre planificateur d’itinéraire (https://furkot.fr) pour enfin l’extraire au format GPX sur mon téléphone. Osmand se chargera de m’indiquer la route à suivre au moment venu.

« J’aime la montagne »

Autre détail, il nous faut trouver un « Bear Spray », un gaz lacrymogène sous stéroïde à faire baver d’envie Christophe Castaner. L’idée n’est pas de vouloir gazer des manifestants ours, mais bien de pouvoir se défendre en cas de rencontre impromptue avec un ours noir ou pire, un grizzli. C’est une précaution d’usage dans ces contrées et fortement recommandée par les autorités. Kevin en a justement une dont-il ne s’est jamais servi. La date de péremption étant proche, nous nous rendrons mutuellement service en lui rachetant à bon prix (il faut compter 50$ pour une bombe neuve).

Enfin, je profite du garage en sous sol pour changer ma poignée chauffante gauche qui est HS depuis le Tadjikistan. Un moto shop local a justement le même modèle en stock. Deux petites heures suffisent pour réaliser l’opération, c’est bien peu de temps par rapport au confort que cela va me donner dans les montagnes en cette saison !

Évidement la connectique se trouve sous le réservoir. Heureusement l’opération est simple et rapide.

Nous donnons rendez-vous à Sabine dans 2 semaines et nous prenons la route : direction le nord est !

Après une superbe météo sur Vancouver, le grisaille ne nous lâche pas, mais cela ne empêche pas de profiter des magnifiques couleurs d’automne de la région. Les différents lacs à la couleur turquoise croisés sur notre chemin serons autant de stops photos.

Vers la fin d’après-midi nous attaquons notre première piste depuis la Russie ! ça va faire du bien de mettre les crampons ailleurs que sur de l’asphalte. Le cul qui glisse et le train avant qui a sa propre personnalité ça me manquait. Cécile un peu moins au début, juste le temps de s’y remettre.

Nous sommes accueilli par de la tôle ondulée et un charmant panneau qui nous rappelle que nous sommes chez les Grizzli. Ambiance.

Ici c’est chez eux.

Heureusement la piste s’améliore et nous arriverons vite sur le lieu de bivouac du jour.

Classe le p’tit dej !

La pluie finit par s’inviter dans nos contrées rendant les pistes boueuses. Elles auront d’ailleurs raison de nous deux, à environ 10 minutes d’intervalle.

Ça c’est de moi…
« Bah maintenant, elle va marcher beaucoup moins bien, forcément »
…ça c’est de Boo.

Mais rassurez vous, ces chutes à basses vitesse font plus de mal à l’égo qu’autre chose. Ma pédale de frein sera vite redressée avec une clé à molette.

Et puis, merveilleuse coïncidence, une micro-brasserie est ouverte dans le patelin d’à coté. Rien de mieux pour se remettre de cet affront.

1 gamelle = 4 bières mais 4 bières = combien de gamelles ?

Nous avons repéré un spot de camping non loin de la brasserie, 10 minutes de bonnes pistes et nous arrivons ici :

Astuce pour lancer un feu de bois : insérer le réchaud à essence sous les bois et laisser chauffer jusqu’à avoir des belles braises…

Le lendemain nous repartons en direction du parc de Jasper, censé être une des plus belles routes du Canada, rien que ça. Au programme : dénivelés, glaciers, cascades et campings car. Beaucoup de camping car, où RVs ici (pour Recreational Vehicles).

Des RVs mais aussi des corbeaux.

Ici il doit y avoir un loi qui oblige les jeunes retraités à acheter ou louer un RV et partir en voyage pour encombrer les routes.

La route est effectivement magnifique et ponctuée de points d’intérêts en tout genre : randonnées, cascades, brasseries, lacs et glaciers.

D’ailleurs qui dit glaciers, dit environnement froid. Et là, je suis bien content d’avoir réparé mes poignées chauffantes. Malgré mes gants chauds d’hiver, elles sont allumées en permanence.

A mi-parcours, on prend une route qui nous emmène plein est sur 30 kms. L’idée est de sortir des frontières officielles du parc car le camping sauvage est interdit ici. On trouve un spot parfait non loin de cette démarcation :

Si vous regardez bien, vous devriez apercevoir une Versys dans son milieu naturel.
L’apéro sera bientôt prêt…(même si une des deux bière décidera de se faire la malle). Snif.

Le lendemain nous reprenons la route du parc, direction le lac Louise et le lac Moraine. Problème, ce sont deux destinations prisées des touristes avec une capacité d’accueil très limité (surtout pour le lac Moraine) de par leur situation naturelle. Il nous a été conseillé d’y arriver avant 7h si nous voulions avoir une chance d’y accéder (les routes et parkings sont fermés une fois la capacité d’accueil maximum atteinte).

Ça tombe bien, dans le genre matinal, on trouve pas mieux que moi. Nous arriverons donc au lac Louise vers 11h.

Et effectivement, c’est plein. Les voitures devant nous se font refouler et/ou renvoyer ailleurs. Arrive notre tour, les agents de circulation nous font grands signes : pour les motos c’est à droite. Cool, non seulement on ne se fait pas refouler, mais les emplacements motos sont juste à coté du lac. La classe.

Nous croisons une bande de motards à gros cubes en sortie pour la journée. On passera bien 10 minutes à remonter leurs mâchoires après qu’ils aient posés les yeux sur notre itinéraire. Ils repartirons en nous serrant la main vigoureusement, l’air de dire « Je me croyais taré mais j’ai trouvé pire que moi. Bravo ».

Lac Louise

Le lac est très joli, mais la forte affluence de bipèdes en RV et autres autocars de grand tourisme nuit un peu à l’expérience. Et je ne parle pas de l’énorme hôtel bien moche, construit juste en bordure de lac. Quel dommage !

Vu du dessus ça fait un peu Disneyland. Vu d’en bas aussi d’ailleurs.

Nous reprenons les motos pour tenter une approche vers le lac Moraine, plus petit, plus difficile d’accès mais bien plus joli.

Cette fois c’est carrément l’unique route d’accès qui est barrée avec deux agents qui rembarrent les véhicules qui tentent tout de même une approche. N’ayant rien à perdre, je m’approche d’une des employée avec un grand sourire. Elle nous fait signe de rester sur la bas-coté le temps qu’elle contacte ses équipes situées à 12km de là, sur la parking du lac.

En quelques secondes nous recevons le « go » et les agents poussent les barrières pour que nous puissions passer. Motos 1 – Voitures 0.

Après 12 kms de virages en côte, nous arrivons au lac. Le (petit) parking est effectivement plein mais on est loin de l’usine Disney d’à coté. On nous fait signe de garer les motos sur des zébras et on part explorer les environs

Et effectivement on tombe plus sous le charme de cet endroit :

La couleur est due à des minéraux récoltés par l’eau dans la roche, mais ne me demandez lesquels. Faut pas pousser mémé !

On apprécie le lieu et la presque exclusivité motarde et reprenons la route. Ce soir nous dormons dans un camping officiel au sud du parc.

Le camping est sur la gauche, au milieu des arbres et des ours.

Après une bonne nuit reposante, entouré de RVs, nous prenons une piste qui doit nous ramener vers l’ouest sans passer par les E.U. tout proches.

1…
…2…
..3. Où l’importance de bien choisir l’endroit où on béquille sa bécane.
La piste est en bon état mais y’aura quand même quelques moments « pute pute pute »©
Excusez moi, vous n’avez pas mis votre clignot… nan mais en fait c’est pas grave. Allez-y mon cher monsieur.
Un campement de « minimalistes »©. On fait sécher les fringues au feu de bois parce-qu’on avait plus de monnaie pour la sécheuse dans la laverie du coin. « Improvise, adapt, overcome ».

La pluie finit par nous rattraper à nouveau. Évidement aujourd’hui c’est un passage de col à 2000m. Le truc que je n’avait pas regardé, c’est l’altitude de notre point de camping du jour : 1900m, soit juste derrière le col. Inutile de vous dire qu’on poussera plus loin pour retrouver une altitude et des températures plus raisonnables. Nous atterrissons finalement 40 kms (et une traversée en ferry) plus loin dans motel pour s’abriter de la pluie. En plus d’être à un tarif raisonnable, le motel est équipé d’un jacuzzi. Ce soir le programme c’est : trempette, bière et pizza. De quoi nous requinquer pour ré-attaquer la route demain.

On ne va peut-être pas camper là, finalement.
Le petit café situé juste à gauche est idéalement situé pour se réchauffer en attendant le ferry.
La tente c’est chouette mais les douches et jacuzzis c’est bien aussi.
Arrêt photo pour profiter d’un soleil qui pointe enfin le bout de son nez.

Le lendemain on campe de nouveau, et là aussi l’altitude rend l’endroit froid et humide. Malheureusement, y’a rien d’autre dans le coin pour changer nos plans. Du coup on s’installe et on fait un bon feu pour se tenir chaud et préparer le dîner. Même emmitouflés, on apprécie l’instant. Le silence, la nature, un bon feu de bois et un bon dîner : il nous en faut pas plus pour être heureux.

Le dîner est bientôt prêt.
On s’arrête dans une ferme pour acheter des œufs frais. 2,5$ les 6 œufs, une ruine.
Si vous captez la référence, vous êtes un(e) gros(se) dégueulasse.
Des Bambis !

Les deux derniers jours de route pour revenir sur Vancouver étaient principalement de la route voir de l’autoroute. On le savait, en partant par le nord et revenant par l’est, on gardait le moins joli pour la fin. Pas grave, on roule tout en repensant à tous les paysages qui nous ont brulés la rétine ces derniers jours.

Sabine et ses enfant nous attendent pour dîner, on passera acheter une bonne bouteille de vin, du lard, des patates et du fromage pour faire la tartiflette de ce soir !

Bon appétit.

 

Une réponse sur “British Colombia – Et on ira camper avec les ours”

  1. Bon, les copains, je ne voudrais pas dire, mais question gamelles, la trace de Boo est bien plus propre que celle de Fafa… Et en plus, elle a eu le bon goût de tomber sur l’herbe (pour ne pas salir la moto)…
    N’abusez pas quand même; il faut qu’elles vous ramènent.
    ?

    Gégé

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