Initialement, le plan c’était d’envoyer les motos depuis le Japon vers Vancouver ou Seattle (selon tarifs & formalités douanières). Mais on a vite compris que le shipping depuis le Japon, c’était inabordable. Premier devis en aérien : 12 000 € pour les deux motos. La blague.
Second devis depuis un port proche de Tokyo : 2 000 € environ par moto (3 semaines annoncées de transport).
Sachant que les devis, c’est toujours un cauchemar puisque c’est calculé selon le poids et/ou le volume : ce qui sera le plus avantageux pour le transporteur une fois le « paquet » emballé. Donc impossible d’avoir une idée précise, à moins de papoter avec des précurseurs-voyageurs à moto qui ont fait la même chose, mais y’a pas trop longtemps par contre. Parce que les tarifs varient aussi selon la demande. Et que quand il s’agit de particuliers, les transporteurs aiment pas du tout.
Bref, je vais pas m’étaler, je pourrais y passer des heures, mais c’est un super casse-tête sur le lequel je m’arrache les cheveux (blancs) depuis que le projet est lancé.
Un mois et demi avant d’arriver sur le Japon, notre broker japonais nous informe qu’il doit changer de transporteur maritime, et que les tarifs augmentent (drastiquement) et que ça ne risque pas de s’améliorer d’ici à ce qu’on arrive. Super.
Plan B activé ! On va prendre l’avion depuis Séoul.
1. Ca ira plus vite que les 3 semaines annoncées par bateau (et encore, ça me semblait optimiste).
2. Le coût est élevé aussi : la fourchette annoncée par le broker est entre 2 500 et 3 500 € par moto selon le poids/volume final (autant dire un énorme râteau de fourchette…) Mais on peut voler en même temps que la moto, un compagnon voyageur l’a fait quelques semaines avant nous et tout s’est bien passé, donc c’est rassurant.
3. Il n’y a que très peu de frais à l’arrivée, alors que les frais de transports maritimes peuvent être salés lorsqu’il s’agit de récupérer la moto (selon retours d’autre compagnons voyageurs…)
Le challenge bis, c’était de trouver une compagnie de ferry qui accepte de transporter nos motos non immatriculées au Japon, en one-way, vers la Corée. Autre casse-tête sur lequel j’ai passé un paquet d’heures. Vous allez me dire (si vous avez tout suivi) : mais pourquoi ne pas repasser par la compagnie DBS Ferry que vous avez pris à l’aller depuis Vladivostok jusqu’au Japon ? Ils passent bien par la Corée non ?
Alors, idem, je vais pas m’étaler outre mesure, mais DBS Ferry, ils ont un monopole sur la traversée (avec un véhicule) entre la Russie et la Corée / le Japon. Et ils en profitent bien comme il faut. Bien que je sois ravie qu’ils existent, je n’ai pas non plus envie de leur transférer l’intégralité de ma trésorerie et d’alimenter les mauvais côtés du monopole.
Bref, vous l’aurez compris, c’est hors de prix par manque de concurrence et par principe, je vais faire le tour de ce qui existe ailleurs. J’ai donc contacté toutes les compagnies qui font la traversée Japon-Corée, et la seule qui ai répondu ok, c’est Camelia Lines, au départ de Fukuoka vers Busan. Vous comprenez maintenant pourquoi nous avons du descendre tout au sud pour chopper le bateau. Parce que je suis un peu têtue.
Et nous y voilà ! Désolée pour l’introduction un peu longue, en fait le chapitre Transport devrait faire l’objet d’un post à lui tout seul 🙂
On a RDV au port international de Fukuoka à 9h. On passe aux bureaux de la compagnie pour leur filer tous les papiers des motos, on gare les motos sur le dock de chargement et …. on attend… longtemps…. très longtemps ….
Trop longtemps pour moi ! Le bateau part à 12h30, il est 12h05. On monte les motos dans le bateau à 12h08 boucle le reste des papiers à 12h10 et le paiement à 12h15 minutes, après avoir glandé pendant 3 heures.Sans déconner ….
On ne saura jamais pourquoi autant de suspens, à chaque fois qu’on se renseignait, on nous disait juste d’attendre. J’étais convaincue qu’on ne partirait pas ce jour là ! Comme quoi il faut toujours garder espoir.
A peine le deuxième pied sur le bateau, ils remballent la passerelle et le bateau part (hé oui, on est au japon, le retard c’est même pas une option !).
On se fait un déjeuner de clodos minimaliste à bord, faute de cash suffisant (et la CB pas acceptée), et on se pieute dans notre cabine collective mais calme. On a du sommeil à rattraper, let’s go !
On arrive au port vers 18h20, et on passe toutes les étapes avec notre agent de la compagnie Camelia. On se rend vite compte que tous les services attendent patiemment qu’on se barre pour rentrer chez eux, la journée est finie.
MAIS, ça ne les empêchent pas de nous demander de sortir TOUS les bagages pour les passer au scan, et de nous presser ensuite de tout ranger parce que bon, si vous pouviez vous casser c’est mieux, on va rater l’apéro-soju.
Bienvenue en Corée ! Pali-pali …. Ca veut dire vite-vite, et c’est un des aspect culturel du pays qu’on aura intégré tout de suite !
Bon, je couine mais au final, en moins de 2 heures on aura tout bouclé, ce qui est plutôt pas mal. On a prévu un hébergement à moins de 5 kilomètres du port, et c’est tant mieux parce que la conduite est clairement sportive ici ! Autant faire notre période d’adaptation quand il fait jour et après avoir bien dormi.
Premier dîner en ville et au lit !
Le point commun avec le Japon : une gastronomie exceptionnelle, dont on ne se lassera pas !
Le deuxième : on est de nouveau complètement lost in translation…
On restera deux nuits sur Busan, pour se reposer, faire une mise à jour de notre route et aussi envoyer tous les documents nécessaire à notre broker pour le transfert vers le Canada prévu dans 7 jours. On ne visitera que très rapidement la ville. On a eu beaucoup de pluie, et un peu la flemme d’aller voir la plage avec ce temps.
Il y a plein de choses à explorer en Corée du Sud, la nature a l’air sublime, mais le temps nous manque un peu et la météo est encore un peu instable. On décide de remonter sur Séoul en deux jours, avec une nuit de camping au milieu.
Les coréens ne conduisent pas très bien… Pali pali et ça fait n’importe quoi ! Il faut des yeux partout et s’attendre à tout. En résumé, en ville on repasse en mode périph’ parisien.
On galère aussi pas mal, car de nombreuses routes sont interdites aux motos (toutes les autoroutes et certains autres axes). Sauf que Osmand ne les connais pas, et que Google Maps ne fonctionne pas en Corée. Il faut un GPS coréen pour avoir les infos, mais pour ça, il faut savoir lire le hangeul. Ce qui n’est pas notre cas !
Bon au final, comme Fafa est un rebel inside et qu’il ne trouve pas ça logique d’interdite une route à des motos, on en aura emprunté quelques unes quand même au cours de la remontée vers Séoul. Moi, je suis, et je stresse. Jusqu’au moment où je passe en mode rebelle aussi, et que je lâche l’affaire. A partir de ce moment-là, ça ira beaucoup mieux.
Les Coréens sont adorables, et on fait pleins de rencontres en route. Ils sont toujours très curieux et très enthousiastes (même si on ne se comprend pas franchement). Et je pense assez surpris de nous voir ici aussi, ça joue sûrement !
On fera notamment une rencontre sur une aire de repos qui donnera une toute autre dimension à notre séjour en Corée.
C’est la pause café, et on croise un ducatiste qui tourne autour des motos mais qui a l’air un peu timide pour entamer la conversation. On brise la glace et on papote un peu. Il revient de Busan où il est parti voir un pote pour le week-end, et il nous propose de faire un bout de route ensemble jusqu’à notre spot de camping du soir.
On a pas croisé beaucoup de motos en route, et c’est sympa de papoter un peu avec lui. Il s’appelle Seung Woo, il aime bien la moto (évidemment) et avant de repartir, il nous file son numéro et son adresse, et nous invite à rester chez lui à Séoul le lendemain ! Et il s’occupe du barbecue pour le dîner.
Because, why not ?!
C’est assez improbable, et en même temps je n’arrive même plus à être surprise. J’adore 🙂
On convient de se retrouver le lendemain à 18h30, il reprend sa route et nous on s’installe dans notre palace pour la nuit.
Le lendemain on repart direction Séoul donc sous un ciel couvert, avec le projet de faire un peu de tourisme en route.
Le midi, on s’arrête dans un restau-route coincé dans les montagnes pour déjeuner, et sur le parking on croise des enthousiastes qui insistent pou nous faire goûter du kimchi maison, et pleins d’autres choses (sur le parking donc…). On aura même du kimchi à emporter.
En repartant, on se prend l’averse du siècle (encore une !), et 15 minutes après on meurt de chaud. Le ciel nous laissera ensuite tranquille jusqu’à Séoul.
Plus on s’approche de la ville, plus on galère avec la circulation et les routes interdites aux motos, donc non seulement on fera pas de tourisme aujourd’hui, mais en plus on arrivera un peu en retard ! Et sous un orage monumental. La loose.
Mais on s’en fout parce qu’on est encore une fois aux petits oignons, on a un stationnement sécurisé pour les motos, on a un micro-studio en plein centre ville avec terrasse pour la durée de notre séjour et notre pote a même prévu un pocket-wifi pour qu’on puisse communiquer. Et en plus il a tout une collec’ de whisky ! Le rêve. Un couchsurfing improvisé et spontané, avec un gars curieux et super intéressant !
On fait un petit dîner sympa ensemble, puis il nous laisse les clés de son man-cave et part dormir chez sa mère dans un autre quartier. On convient de se retrouver le lendemain pour le café.
On a donc quelques jours pour boucler le transfert des bécanes et des pilotes, et pour découvrir la ville au soleil, entre deux-trois rares mais intenses averses.
On a beaucoup aimé la gastronomie, encore une fois, et le contraste très détendu et sans conflit entre l’histoire et la modernité.
On en a aussi profité pour quelques balades by night avec Seung Woo.
Et pour notre dernier jour ensemble, nous avons prévu une balade moto dans les montagnes avec un déjeuner traditionnel. Super route, super cadre, super nourriture !
Ensuite, on part laver les motos pour qu’elles soient toutes propres à leur arrivée au Canada (et ça fait un moment qu’elles avaient pas regardé un karcher droit dans les phares…, elles en avaient besoin… )
La station de lavage est super hi-tech ! Comme au Japon, ils aiment bien bichonner leurs véhicules ici 🙂
Seung Woo poussera son hospitalité et son accompagnement jusqu’à nous « déposer » devant la porte de notre guesthouse pour les deux prochaines nuits, choisie pour sa proximité à la fois de la société d’emballage des motos et de l’aéroport Incheon.
Lui au moins, a le GPS qui va bien pour éviter les routes interdites aux motos !
On arrive à la guesthouse, et on ressort prendre un dernier café avec Seung Woo qu’on ne remerciera jamais assez pour sa gentillesse et son acceuil ! Tu viens quand tu veux à Paris l’ami !
Le couple de retraités qui tient la guesthouse est super adorable aussi, et malgré un anglais ultra basique, on arrivera à échanger un peu ! Ils habitent dans un quartier hyper moderne et familial, avec un immense parc juste derrière. Du coup, on va se promener ensemble à la découverte du coin.
Je n’y habiterais pour rien au monde, mais la promenade nocturne était super chouette.
Demain, on dépose les chouettes pour les emballer !! Émotions !!
Hum, encore un beau recit….
dites moi, one more question….
je cherche une appli pour les campings autour du globe, je me demande déja si cela existe ? vous avez quoi comme soluc pour vos campings trouvés sur le fil depuis le debut de votre trip ?
chris
Salut Christophe, Ioverlander est l’application qu’il te faut : http://www.ioverlander.com/
Elle permet à tout à chacun de référencer un point d’intérêt quelconque sur la carte (station service, spot de Camping, garages etc..).
C’est indispensable ?
taing ! au top !
faut juste du w-ail-f-ail….
c’est effectivement le truc indispensable que je garde bien au chaud…
gracias fabien
Tu as juste besoin d’une connexion internet lors du premier chargement. Une fois les données en cache, l’application fonctionne parfaitement hors ligne. C’est aussi ça son grand avantage. Elle est vraiment pensée pour les voyageurs 🙂