Vers le Kazakhstan..

Après notre pause de fessier historico-culturelle sur Volgograd, nous reprenons la route sous un soleil qui ne nous quitte plus désormais ! Direction Astrakhan, à quelques kilomètres de la frontière vers le Kazakhstan. Cette ville marque la fin de notre première et courte étape en Russie.

Grosse journée de roulage, avec une sortie de Volgograd assez interminable, dans la poussière et les fumées de camions. Le changement de décor est radical, on vient de passer dans une ambiance aride et désertique plutôt marquante. Sur le plan, la route longe la Volga. En réalité, on la devine plus qu’on ne la voit, et elle fera quelques apparitions au cours de l’après-midi seulement. D’ailleurs, on la devine aussi par la présence de stands de poissons séchés sur le bords de la route et des petites cahutes avec écrit Рыба dessus (ça veut dire poisson en russe, sans déconner).

Et en parlant de poissons… à la fin de notre pause déjeuner composée d’un borch et de pelmenis, délicieux raviolis fourrés à la viande et aux petits légumes, une troupe de joyeux lurons, bouteille de vodka en main, rentrent dans le resto-route où nous nous trouvons. De cette heureuse rencontre, nous ne repartirons pas les mains vides. Ce sont des pêcheurs, qui nous offrent des poissons séchés de la Volga, au nombre de quatre. Rien que ça !

Comment qu’est ce qu’on (je !) va (is) manger ça !?

Fabien me les refourgue discrètement, et depuis, mon top-case embaume. Merci les mecs !

La route est nikel, simplement agrémentée de zones des travaux de plusieurs kilomètres avec des feux absolument pas synchronisée. Notre moyenne en prends un coup, et nous arrivons sur Astrakhan vers 18h30. Un peu tard pour profiter pleinement de la ville, mais suffisamment tôt pour apprécier un coucher de soleil depuis le Kremlin, ce qui nous a déjà fait très très plaisir !

Encore une ville avec un beau potentiel de découverte, que nous ne ferons que survoler cette fois-ci. Après l’ambiance très soviétique de Volgograd, on est séduits par l’architecture contrastées d’Astrakhan, mêlant l’ancien et le moderne. On y voit aussi pour la première fois des mosquées, les visages changent et sont plus marqués asiatiques, signes que l’on s’approche du Kazakhstan et de l’Asie centrale. Une chose reste constante en tout cas, ici on parle le russe, et l’anglais, c’est même pas en rêve ! Même les jeunes ne parlent pas anglais (ou ne veulent pas), et ceux qui nous ont surpris à le faire ne devaient pas avoir plus de 10 ans.

Encore merci à Babbel et à mes deux Elena préférées pour les cours pré-voyage !!

Le lendemain, on se dit une nouvelle fois de ne pas partir trop tard parce qu’on passe une frontière et qu’on ne sait pas combien de temps ça peut durer. Je sens que ça va devenir un running gag de notre voyage : à 10h15 enfin nous partions !

Il commence à faire chaud, presque trop par rapport à la tenue prévue ! Ça change des journées du départ. On arrive au post frontière et, une fois n’est pas coutume, je refait tomber mon casque. Ça aussi, à priori, ça va devenir un running gag du voyage…

La sortie se fait nikel, aucun soucis côté russe. Et au passage on rencontre un couple d’ecossais en vadrouille en 4×4. C’est chouette de pouvoir discuter et échanger un peu.

On sort de la douane et là surprise, on roule un bon 10-15 bornes de route, sans poste frontière et avec des intersections… On s’arrête et on se demande si on a pas loupé quelque chose…. Mais non, en fait le poste kazakh est situé plus loin après un pont. On sent qu’il y a encore pas si longtemps, cela faisait partie d’un seul et même ensemble.

On commence à avoir bien bien chaud ! On tombe les couches de vêtements avant de sentir le chacal moisi et on se met sagement derrière les quelques voitures qui attendaient. Comme il n’y en avait pas beaucoup, on a pas fait nos terroristes routiers en grillant tout le monde. L’attente aura durée moins de 45 minutes, et le passage de douane, passeports et véhicules se fait en 15 minutes, emballé c’est pesé.

Ea-sy !

Malgré l’appréhension, ça aura été pour l’instant le passage de frontière le plus facile et rapide à passer ! Aucun contrôle des motos, deux tampons sur notre carte d’immigration, ce qui nous évite tout problème d’enregistrement obscur (en théorie, on verra à la sortie), et bienvenue au Kazakhstan !

On change quelques tengues après la frontière histoire de pas être coincés, on prends une assurance moto pour 15 jours (plus en cas de contrôles de flics, qu’à des fins d’assurances…). Pendant ce temps là, Fabien cuit au soleil et se fait un copain motard kazak, plein de bons conseils et c’est parti, roulez jeunesse !

La route est bonne sur les… 20 premières kilomètres. Et après ça sera 350 kilomètres de route franchement dégueulasse ! La jeunesse elle roule, mais à 70 km/h grand grand max. Des nids de poules en veux tu, en voilà, de diamètres plus ou moins variables, allant parfois jusqu à la taille de la route (enfin, ce qu’il en reste). Nous sommes heureux de n’avoir que deux roues à placer. Et on arrive quand même à se faire doubler par des kazakhs-fous-du-volant. On apprendra plus tard, que : « plus tu vas vite, plus tu survoles les trous ! ». Mouais, je suis moyen convaincue là. En tout cas, je ne testerai pas !

La concentration est à son comble, la moindre erreur de conduite pouvant devenir problématique. Et autant vous dire qu’on a pas envie de se retrouver dans ce coin aride, sans un pet’ d’ombre, pour réparer quoi que ce soit (ou attendre une dépanneuse !).

Le paysage, on ne le regarde pas trop, vu qu’on est concentrés sur la route bien comme il faut. Mais du coin de l’oeil, on voit quand même apparaître des chameaux, des chevaux et des vaches, sur fond de steppes désertiques, avec quelques taches de bleu et de blanc par-ci, par-là. Le changement se poursuit, à la fois par le cadre et la météo.

Ce soir c’est bivouac, on nous a avertis de l’éventuelle présence de loups, mais on fait comme si on avait rien entendu. On dort dans les dunes au bord de la mer Caspienne, pis c’est tout !

Mais qui dit dunes, dit sable. Grumpf. J’aime pas le sable, mais exceptionnellement, on arrive à se poser sans que je me vautre. Yes !

Après une rencontre avec un pêcheur (encore un :), on cherche un spot pour planter la tente.

Le campement est installé sous un vent bien emmerdant (à vue de doigt mouillé, pfiou, au moins force 4 je dirais !!), et il se calme pour le dîner. On a un cadre aux p’tits oignons, les couleurs du ciel sont magnifique et on a même le droit à un coucher de soleil dans les dunes. La classe, non ?

Après la popote, le découpage et la dégustation de poisson séché (merci à Elena pour le tuto youtube en Russe :D), on part se coucher avec les poules, ça commence à cailler un peu et la concentration de la journée a épuisé notre énergie.

Yum yum !!

La nuit se passe bien, le petit café nature du matin, vu sur la mer aussi. Au top, je vous dis 🙂

On reprend la route, et après une gamelle dans le sable (mmhmm f’chier… grumpf), on retrouve au grand plaisir de nos dos, fessiers, bras… notre en mode route gruyère avarié.

Ce soir, on dort à Atyarou, en couchsurfing. Pour ceux qui ne connaissent pas le concept, il s’agit de mettre à disposition son canapé ou une chambre chez soi, gratuitement (contrairement à air bnb par exemple) dans un but de faire des rencontres et de partager son temps libre et sa maison.

Comme on a un peu de mal à faire des rencontres sur la route, on s’est dit à Volgograd qu’on allait les créer. Pas de chance sur Volgograd, mais là on a trouvé un hôte. Bon, il ne pas pas super bien en anglais, alors on a eu un peu de mal à se comprendre. On est arrivés assez tôt sur la ville, et en fait lui n’était dispo que vers 20h30.

On en a profité pour se poser à côté du point de rdv, dans un confortable café/lounge/bar à chicha (cherchez l’intru). Sur le parking j’ai discuté avec deux kazaks arrivés en même temps. Les questions habituelles, vous venez d’où, vous allez où, combien de temps etc.

Finalement, la conversation s’est poursuivie à l’intérieur et des potes à eux sont arrivés. C’était vraiment sympa de pouvoir discuter avec eux 🙂 Et en partant ils nous ont offert une bouteille de cognac Kazakh (le meilleur!) et une tablette de chocolat. Plus tard, le serveur nous apprendra qu’ils nous ont aussi offert notre tournée. Chapeau ! On était sur le cul.

On retrouve enfin notre hôte qui nous emmène chez lui, et nous présente sa femme et ses deux enfants 3 ans et 4 mois. Il fait super chaud dans la maison, et la salle de bain est en travaux. So long la douche!

Hormis ces petits désagréments, et le fait qu’on ai un peu de mal à communiquer, la soirée se passe très bien. On échange tant bien que mal autour d’un dîner et les enfants sont tout mignons, plein de vie et tout sourire. C’est très humble, mais on ressent une réelle générosité dans la démarche d’accueil de Bekbolat, notre hôte. Ce ne sont pas toujours les plus riches qui donnent le plus 🙂

À priori, il devait aussi héberger deux motardes russes qui avaient fait une demande le jour même sur couchsurfing, mais elles sont arrivées après 23h30 on ne les croisera pas le matin. Dommage 🙂

Le lendemain, on reprend la route en direction de Beyneu, dernière étape kazakhe de notre premier passage dans le pays, avant de passer en Ouzbékistan. Fabien propose d’y rester deux nuits, histoire de profiter de la douche et de refaire le point sur les pistes/routes prévues en Ouzbékistan. La ville en elle même n’a pas grand intérêt. Il commence à faire vraiment vraiment chaud. On ressent vraiment l’effet désert. Je n’ose pas imaginer ce que ça donne en été !! On en profite pour faire le plein de bouffe, de flotte et d’essence en prévision de notre passage en Ouzbékistan. Et on se repose aussi, et on se douche, ouaiiis!

Sur cette petite note aux odeurs de savons (qui vaut toujours mieux que celle de chacal….), je vous laisse en attendant la suite.

2 réponses sur “Vers le Kazakhstan..”

  1. Super vos photos et commentaires. nous avons l’impression de voyager avec vous et de nous instruire !
    Bonne route !
    Affectueuses amitiés,
    Danièle et Dominique HERPIN

    1. Bon, je ne voudrais pas dire, mais ça fait (au moins) deux fois que je lis un article « par Fafa »… et qui semble pourtant écrit par Boo !
      N’y aurait-il pas de la sous-traitance ?…
      😉
      Gégé

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